Intervention de SEM AZALI Assoumani, Président de l'Union Africaine et Président en exercice de l'Union Africaine sur le panel OIF, Allouer les financements du développement en tenant compte de la vulnérabilité multidimensionnelle

Publié le 22 Juin 2023
Intervention de SEM AZALI Assoumani, Président de l'Union Africaine et Président en exercice de l'Union Africaine sur le panel OIF, Allouer les financements du développement en tenant compte de la vulnérabilité multidimensionnelle

Excellences, 

Chers participants, 

Mesdames et Messieurs,

 Je suis très heureux   de prendre part à ce Panel très important, qui traite de l’allocation de nouveaux financements du développement en tenant compte des multiples vulnérabilités qui touchent notamment les pays Africains.

Un indice de vulnérabilité qui prend en considération des particularités structurelles permet de tenir compte de l’affectation des ressources aux pays structurellement vulnérables. Cet indice serait un critère d’allocation des ressources concessionnelles. 

J’espère, que nos échanges à ce très haut niveau apporteront des solutions idoines aux défis que nous devons relever ensemble en mobilisant tous les instruments de la coopération financière internationale. 

 Mesdames et Messieurs,

Comme vous le savez le monde subit une crise économique , financière , sanitaire, géopolitique , climatique et énergétique , qui a un impact dévastateur , sur les pays les plus pauvres  et les plus vulnérables.

 La résolution de cette crise multidimensionnelle , nécessite des financements importants , que le système financier mondial  actuel , ne peut fournir à tous les pays , notamment , au groupe des pays en développement , dont font partie les pays africains .

 

 Il faut reconnaitre que l’Architecture financière mondiale  actuelle  présente trois grandes déficiences. 

Premièrement, elle est profondément injuste , du fait de l’accès inégal  à un financement abordable  pour le développement , révélé, par la pandémie  de COVID-19.

Deuxièmement, les fonds alloués  ne soutiennent pas suffisamment  la transition durable.

Troisièmement, son orientation stratégique  a généré  les germes des crises actuelles , auxquelles le monde fait face.

La Nouvelle architecture doit tenir compte de nouveau critère multidimensionnel basé sur la vulnérabilité structurelle.  

Dans ce contexte, le concept de concessionnalité devrait être revisité, afin d’élargir  les critères d’éligibilité  de financements concessionnels , conformément à nos vœux de prendre en considération l’indice de vulnérabilité multidimensionnel.   

Il importe, alors, de mettre en œuvre le Programme d’action d’Addis-Abeba , en passant par une coopération au développement , et un investissement plus solide , dans les ODD.

Il est urgent, également, d’opérationnaliser le stimulus pour les ODD , prôné par le Secrétaire Général des Nations Unies , et visant à lutter  contre le coût élevé de la dette , et les risques croissants  de surendettement.

Il importe, en outre, de mettre en place les mécanismes susceptibles d’inciter les créanciers privés, à participer, aux côtés des créanciers officiels, aux restructurations de la dette.

Il est surtout, crucial, d’élargir le financement d’urgence, et c’est donc le lieu pour moi, en ma qualité de Président de l’Union Africaine, de soutenir l’appel du Secrétaire Général des Nations Unies, consistant à déclencher rapidement, systématiquement, et automatiquement, en temps de crise, un dispositif, du Droits de Tirage Spéciaux, du FMI.

Non seulement il faut déclencher ces DTS, mais il faut aussi les canaliser, rapidement, vers les pays qui en ont le plus besoin, y compris, par le biais des banques multilatérales de développement qui ont un rôle crucial à jouer, dans l’impulsion d’une nouvelle architecture financière mondiale. 

Honorable assistance,

 

La Banque Mondiale estime que 2400 milliards de dollars américains seront nécessaires par an pour prendre en charge les besoins publics mondiaux relatifs aux pandémies, au climat et à la fragilité, d’ici à 2030.

Nous avons également besoin de ressources concessionnelles, notamment en assurant la viabilité financière de l'Association Internationale de Développement (IDA) qui est une bouée de sauvetage pour 38 pays africains. 

J’invite   alors, nos partenaires à combler le déficit actuel de l’IDA pour qu’ils puissent être affecté aux pays touchés par l’indice de vulnérabilité. 

Les Banques multilatérales de Développement et les Institutions financières internationales peuvent servir de catalyseurs, en triplant leur financement au cours des prochaines années. 

Je salue, dans ce sens, l’action de la BAD visant à accroître les ressources au profit des plus vulnérables. 

Je saisis l’occasion pour lancer un appel en faveur de la réallocation des DTS des pays développés vers les Banques Multilatérales de Développement telles que la BAD. 

Elles doivent significativement, augmenter leurs engagements, dans les pays en développement, en leur fournissant plus de ressources, et en facilitant le recours à des instruments financiers, plus innovants.

Ce sont là, Mesdames et Messieurs, les quelques idées que je voulais partager avec vous, sur notre vision  d’une Nouvelle Architecture Financière  Mondiale , capable de répondre aux aspirations de tous , pour plus de croissance  et de développement.

                                                  Je vous remercie.