Nairobi, le 29 mai 2023
- Excellence Monsieur le Président de la République du Kenya, mon Frère William RUTO,
- Excellence Monsieur Mahamadou YOUSSOUFOU, Ancien Président de la République du Niger et Champion de la ZLECAF,
- Excellence Monsieur Yves Fernand MANFOUMBI, Président du Conseil des Ministres de la ZLECAf,
- Son Excellence Monsieur WAMKELE MENE, Secrétaire Général de la ZLECAf,
- Excellences Messieurs les Ministres des États membres de la ZLECAf,
- Mesdames et Messieurs les Représentants du Secteur privé africain,
- Distingués Invités,
Je voudrais, en premier lieu, adresser à mon Frère William Ruto, Président de la République du Kenya, mes très chaleureux et sincères remerciements, pour nous avoir invités, à cet important rendez-vous, sur l’avenir de l’économie de notre continent.
Mes chaleureux et vifs remerciements vont également à l’endroit du peuple et du Gouvernement du Kenya, pour l’accueil fraternel et chaleureux qui nous a été réservé, ma délégation et moi-même, à notre arrivée dans ce beau pays, et pour toutes les facilités mises à notre disposition, pour assurer la réussite de cette rencontre.
J’adresse, ensuite, mes vives félicitations au Secrétariat de la ZLECAf, sous la direction de son Secrétaire Général, Wamkele Mene, pour la bonne organisation de ce Dialogue/avec le Secteur privé africain, et de la Retraite des Ministres du Commerce de la ZLECAf, qui s’en suivra.
Aux Représentants du Secteur privé africain, je salue votre participation à ce Dialogue, ainsi que votre grande disponibilité qui témoigne de l’intérêt que vous portez au développement de notre continent, gage de paix, de sécurité et de stabilité.
Honorable assistance,
Mesdames et Messieurs,
Notre continent fait face à de nombreux défis, dans sa marche vers un développement socio-économique durable et harmonieux.
Il y a quelques années, en effet, nous avons connu une des plus grandes crises sanitaires de notre histoire, liée à la pandémie de COVID-19, et qui a ébranlé toutes les économies de nos pays.
Aujourd’hui, nous faisons face aux conséquences de la crise russo-ukrainienne, avec tous les impacts, que nous savons tous, sur la paix et la sécurité dans le monde, mais aussi et surtout sur la sécurité alimentaire dans notre continent africain.
Ainsi, nous devons tout mettre en œuvre pour assurer notre autonomie dans tous les secteurs, notamment en renforçant nos capacités de production, non seulement pour éviter les ruptures de stock et les pénuries, mais aussi pour donner de la valeur ajoutée à nos matières premières et créer des emplois.
Mais ces objectifs ne peuvent être atteints, sans une réelle coordination de nos efforts, pour atténuer les chocs économiques et concevoir des stratégies nouvelles susceptibles de mieux protéger nos pays dans l’avenir.
Ainsi, je suis très heureux que l’on ait donné au Dialogue avec le Secteur privé, une place essentielle dans notre engagement en faveur de la mise en œuvre de la ZLECAf.
Ce dialogue est crucial car, comme nous le savons tous, le Secteur privé continental est le principal moteur de l’accélération de la ZLECAf, et je reste confiant qu’il s’appropriera ce Dialogue et s’engagera pleinement dans ce processus, pour une mise en œuvre rapide et réussie de cet ambitieux projet commun.
Chers Représentants du Secteur privé africain,
Nous avons toujours nourri l’ambition d’une intégration régionale renforcée, avec un grand marché intégré, soutenu par des échanges commerciaux intenses, et un plein emploi stimulé par l’entreprenariat des femmes et des jeunes, ce qui permettra d’éloigner ces derniers de l’emprise des extrémismes de toutes sortes.
Aujourd’hui, la ZLECAF, avec les opportunités qu’elle offre, nous donne l’occasion de promouvoir les investissements ainsi que le commerce entre nos pays, pour plus de prospérité.
Le moment est donc venu pour nous, Dirigeants, et vous, Secteur privé, d’échanger en toute franchise, afin de pouvoir lever tous les obstacles qui nous empêchent de promouvoir, de façon inclusive, une croissance économique forte et durable dans notre continent.
Vous incarnez la réalité économique et sociale de l’Afrique, avec 80% de l’ensemble de sa production, deux tiers de ses investissements, trois-quarts de son crédit et, vous employez 90% de sa population, en âge de travailler.
A cet égard, vous constituez un véritable levier de développement socio-économique et écologique de notre continent, et en travaillant, en toute synergie, nous pourrons ensemble catalyser un développement économique durable.
L’important potentiel de la ZLECAF en termes de création d’opportunités de commerce et d’investissements n’est plus à démontrer.
Toutefois pour que ce potentiel puisse être pleinement réalisé, il est essentiel que le secteur privé africain, et particulièrement les Petites et Moyennes Entreprises s’approprient la ZLECAF et se familiarisent avec ces processus.
A cet égard, je salue les efforts entrepris par le Secrétariat de la ZLECAF dans ce sens, notamment en partenariat avec le Centre du Commerce International.
Honorable assistance, Mesdames et Messieurs,
Pour relever le défi de la ZLECAf et optimiser ses potentielles retombées, nous devons développer un écosystème favorable à la production de biens et services, pour notre vaste marché intégré.
Il nous faut, en effet, mettre en place les outils d’accompagnement nécessaires à la promotion d’initiatives nouvelles, qui auront un impact positif et durable sur le continent, telles que les nouvelles technologies mais aussi l’économie bleue qui constitue une très grande opportunité, en termes d’investissements et de rentabilité.
C’est dans ce sens d’ailleurs, que se tiendra à Moroni, du 12 au 14 juin prochains, une rencontre ministérielle de haut niveau sur la Grande Muraille bleue.
Par ailleurs, nous encourageons les Ministres africains du Commerce et de l’Industrie à intégrer la mise en œuvre de la ZLECAf dans leur Agenda et à se préparer à relever les défis et saisir les opportunités que cette Zone de libre-échange africaine, totalement intégrée, va offrir à nos pays.
L’approbation récente par l’Union Africaine des Protocoles de la ZLECAF sur l’investissement, les droits de propriété intellectuelle et la politique concurrentielle constitue une avancée majeure dans ce sens.
Dans cette œuvre de construction africaine, dans laquelle nous nous sommes engagés, nos Gouvernements doivent travailler main dans la main, avec le Secteur privé, impliquer nos sociétés civiles et nos citoyens pour que cette Zone de Libre-échange Continentale Africaine, si prometteuse, ne soit pas une illusion.
Les partenariats public-privé sont nécessaires à l’installation d’une croissance durable, dont les financements et les apports techniques permettront aux entreprises africaines de se développer, et de concrétiser ainsi, notre ambition d’un développement de l’Afrique par les Africains.
Et à cet égard, je préconise l’institutionnalisation de cet élan de Dialogue avec le Secteur privé africain, dans le cadre de la mise en œuvre de la ZLECAf.
Sans prétendre être un modèle en la matière, mon pays, l’Union des Comores, a réussi cette institutionnalisation du dialogue public-privé, à travers la mise en place d’une plateforme d’échanges réguliers.
Ces échanges ont à ce jour été très bénéfiques pour notre pays.
Mesdames et Messieurs,
Chers acteurs du Secteur privé,
Pour que la ZLECAF, soit opérationnelle, il faut que tous nos pays procèdent à la ratification de son Traité.
C’est le plaidoyer que nous sommes en train de faire, et nous sommes convaincus que les quelques pays qui restent, se joindront à cette belle aventure, pour qu’ensemble, nous fassions de cette ambition, une réussite, une opportunité d’affaires pour notre continent, pour nos entreprises, pour nos citoyens, et en particulier pour la jeunesse et la femme africaine.
Avant de conclure je voudrais féliciter mon Frère et Ami le Président Mahamadou Youssoufou, Champion de la ZLECAF, je sais à quel point il s’investit dans cette mission qui lui a été confiée et je voudrais qu’on l’applaudisse tous pour les efforts remarquables qu’il déploie.
Longue vie au Dialogue public-privé.
Je vous remercie.