Discours de SEM AZALI Assoumani Président de l’Union des Comores, à l’occasion de l’ouverture de l’Atelier Régional pour l’Afrique de l’Est et l’Océan Indien

Publié le 30 Mai 2023
Discours  de SEM AZALI Assoumani Président de l’Union des Comores,  à l’occasion de l’ouverture de l’Atelier Régional  pour l’Afrique de l’Est et l’Océan Indien

« Une région face au risque maritime multidimensionnel » MORONI, 28-30 mai 2023

-       Mesdames et Messieurs les membres du Gouvernement,

-       Monsieur le Président du Comité des services de renseignement et de sécurité pour l’Afrique CISSA et Directeur général de la Direction du renseignement et de la sécurité (DIS) du Botswana,

-       Honorable assistance,

-       Mesdames et messieurs,

Avant tout propos,  permettez-moi, au nom du peuple et du Gouvernement comoriens  et en mon nom personnel,  de vous remercier  d’avoir honoré de votre présence cet atelier régional  et de vous souhaiter la bienvenue,  chez nous, chez vous,  en Union des Comores.

Le 18 février dernier, à Addis-Abeba,  lors de son 36ème Sommet ordinaire des Chefs d’Etat et de Gouvernement,  l’Union africaine a porté son choix sur ma modeste personne,   pour présider aux destinées de notre continent  pour l’année 2023. 

C’est un honneur fait à l’ensemble du peuple comorien  qui nous a motivés encore plus et encouragés,  pour prendre le leadership  dans l’organisation de cet atelier régional  qui offre l’opportunité,  de renforcer notre communauté d’intérêt et notre espace d’échanges.

Cet atelier nous permet également,  dans collaboration,  de mieux faire face ensemble,  au risques, aux menaces et aux défis communs  que doivent relever  « L'Afrique de l'Est et l'Océan Indien :   Une région soumise à des menaces maritimes multidimensionnelles »,   pour créer les conditions du développement socioéconomique de nos pays.

En effet,  aucune économie ne peut s’épanouir  sans la paix et la sécurité. 

Cet atelier régional  constitue donc un cadre idéal,  pour réfléchir de manière prospective  sur les menaces actuelles et à venir et surtout,  esquisser des pistes concrètes  en termes de renforcement de la coopération  pour parvenir à une plus grande efficacité,  dans l’échange des données sensibles,  permettant de déjouer toute de remise en cause  de la paix et de la sécurité.

Mesdames et Messieurs, 

Le continent africain  fait face à des défis multidimensionnels   parmi lesquels figure l’extrémisme violent,  devenu le principal enjeu de sécurité  avec son lot de victimes civiles  et son impact sur le développement des pays. 

Ce phénomène  principalement localisé en Afrique de l’Ouest et au Sahel  s’est progressivement déporté vers le Centre et à l’est du continent,  notamment en Somalie  et surtout plus récemment au Mozambique  dans la Province du Cabo Del Gado.      

Ainsi l’Afrique de l’Est et l’Océan Indien  se trouvent dans l’œil du cyclone. 

Le risque maritime  représente l’ensemble des dangers liés spécifiquement à la mer. Ces risques peuvent être similaires aux pays côtiers.

La partie du continent  qui s’étend de l’Egypte à l’Afrique du Sud   en passant par l’Océan Indien,  rencontre des défis sécuritaires majeurs. 

Les violences terroristes,  les guerres civiles, les changements anticonstitutionnels  la piraterie maritime et les migrations illicites dans toutes les directions  ainsi que toutes les formes de trafics,  rendent l’avenir de cet espace  incertain. 

Cela accroit l’urgence et les besoins  d’une meilleure coopération et coordination entre pays voisins  pour définir avec certitude la nature des menaces  et mettre en place les stratégies appropriées   pour relever ce défi. 

L’économie du Monde  a longtemps été tributaire des hydrocarbures  dans l’Océan Atlantique. 

Aujourd’hui,  nous savons que les mutations en cours,  placeront l’espace Afrique de l’est et l’Océan Indien,  comme un centre de gravité et d’impulsion de l’économie mondiale  pour le siècle à venir. 

En effet,  les immenses réserves d’hydrocarbures  (gaz et pétrole, in et offshore)  déjà découvertes ou en cours de validation,  vont constituer un immense réservoir de croissance. 

Sur le continent,  la lutte contre les groupes terroristes dans la région,  nous pousse à recentrer la réflexion  sur la promotion de solutions endogènes   incluant l’ensemble des acteurs de cet espace  dans une stratégie de prévention de la radicalité.

Les autres menaces spécifiques  ne cessent d’augmenter. Les nouvelles technologies  permettent au crime organisé  d’être performant et transnationale.

C’est ainsi  que le thème de ce forum s’est naturellement imposé :  « L'Afrique de l'Est et l'Océan Indien :  Une région soumise à des menaces maritimes multidimensionnelles ». Il serait cohérent de mettre en sous-titre  : Quelles Stratégies de Coopération régionale  pour enrayer l’insécurité ? ». 

Mesdames et Messieurs, 

La position géographique de l’Union des Comores,  au cœur de l’Océan Indien,  à l’entrée Nord du Canal de Mozambique,  soumet notre pays  aux risques de devenir une des plaques tournantes  de passage des trafics de toutes sortes  dans l’Océan Indien. 

Le processus de départementalisation  en cours à Mayotte  a fait de cette île  une porte d’entrées privilégiée vers la France. De sorte que des réseaux de migrants  partent de partout sur le continent  pour arriver sur les Côtes est Africaines  dans l’espoir de traverser pour aller à Mayotte.

Parmi les dangers avérés   il y a le trafic des stupéfiants,  la pêche illégale et les trafics des espèces sauvages,  le tout conjugué aux effets néfastes du changement climatique.

A défaut d’une stratégie partagée  dans la gouvernance du renseignement et de l’information  le risque demeure réel  que chacun de nous se fasse déborder.

Les objectifs spécifiques du forum sont donc :

- la sensibilisation des pays de la sous-région  au danger du radicalisme religieux,  pour éviter les violences liées à l’extrémisme religieux,

- la création  d’une plate-forme de dialogue et d’apprentissage par les pairs,  entre les acteurs et les partis prenantes,  sur la mise en œuvre d’une approche inclusive  de la gestion du renseignement.

- l’identification des capacités institutionnelles nécessaires  et des domaines dans lesquels  des efforts de formations et d’accompagnement  doivent être accompli mutuellement.

- la création d’une communauté de pratique  autour de la nouvelle approche de gestion collaborative  des menaces multiformes  dans notre zone.

- la mutualisation des expériences réussies  dans le domaine législatif et institutionnel.

Nous attendons donc de ce Forum,  appelé à contribuer à une meilleure compréhension  des défis et des opportunités pour la mise en œuvre d’une nouvelle approche  de la gouvernance des renseignements et de l’information  dans les pays de l’Afrique de l’Est et de l’océan indien,  un rapport final qui sera accompagné d’une déclaration de Moroni  sur quelques recommandations urgentes  dans le domaine du partage de l’information  et du renseignement.

Le rapport final  doit ainsi formuler des recommandations  dans la prévention des violences  liées aux radicalismes de toutes sortes. 

Les quelques pistes à explorer ensemble  seront donc axés sur les défis à relever,  liés aux menaces sécuritaires,  dans le domaine de la coopération  entre nos services et les autres partenaires car,   aucun pays dans l’océan Indien  ne peut les relever seul. Ainsi, la coopération régionale s’impose. 

Définir la coopération régionale revient alors, à identifier des canaux spécifiques  permettant d’échanger des données sensibles  afin de déjouer l’ensemble de ces menaces.

Il serait donc pertinent  de créer des programmes mutuels  de renforcement des capacités.

En outre,  nous appelons tous les services de sureté et de sécurité  du monde et de la sous région  à s’unir comme une équipe  pour éradiquer ces réseaux mafieux dans le monde entier,  en particulier les pays de l’Afrique de l’Est  qui ont besoin de plus d’expériences et de moyens logistique  pour lutter contre ces crimes transnationaux.

La création d’une plateforme d’échange d’informations et des renseignements  entre les pays membres  demeure indispensable  pour nous permettre d’avoir les mêmes connaissances  sur les menaces présumées.

Telles sont les attentes de nos pays et de nos organisations. Je reste confiant,  quant à l’implication et l’apport de chacun et chacune d’entre vous,  pour que la réussite couronne vos travaux.

Pour terminer,  je souhaite plein succès à cet atelier régional.

Vive la coopération régionale dans le domaine du renseignement.

Je vous remercie.