Nairobi, le 05 Septembre 2023
- Excellence Monsieur William RUTO, Président de la République du Kenya et Cher Frère,
- Excellences Mesdames et Messieurs les Chefs d’État et de Gouvernement,
- Monsieur Antonio Guterres, Secrétaire Général des Nations Unies,
- Monsieur Moussa Faki, Président de la Commission de l’Union Afrcaine,
- Mesdames et Messieurs les Représentants des Institutions Internationales,
- Distingués Invités en vos rangs et grades,
- Mesdames et Messieurs,
Au moment où tous les regards sont tournés vers nous, l'Afrique, notre continent, se réunit pour trouver des solutions africaines concertées, au plus haut niveau, aux grandes problématiques liées au climat.
J'espère, alors, que nous réussirons, ici, dans la belle capitale de Nairobi, à donner collectivement, une nouvelle impulsion à la dynamique visant à combattre les effets des changements climatiques, dans notre village planétaire.
C’est l’occasion pour moi de remercier, tout d’abord, et très sincèrement, notre Frère le Président RUTO pour son engagement fort et constant, en faveur d’un développement durable et harmonieux.
Je le remercie également ainsi que le Gouvernement et le peuple kenyans, pour l’accueil fraternel qui nous a été réservé à notre arrivée dans ce magnifique pays et pour l’hospitalité légendaire dont nous bénéficions ici à Nairobi.
Excellences,
Mesdames et Messieurs,
Les conséquences qui découlent du traitement infligé à notre planète, ont indéniablement des effets dévastateurs sur nos sociétés, notre économie, nos écosystèmes et notre biodiversité dans sa globalité.
Selon le Groupe d’Experts Intergouvernemental pour le Climat (GIEC), les températures mondiales continuent d’augmenter depuis les années 90, et l’on ne peut plus parler de conséquences de l’inaction, mais plutôt d’un manque de prise en considération effective, de la problématique et d’une faible mise en œuvre de l’action climatique, pour inverser la tendance.
Il est un fait, que les effets s’intensifient de jour en jour et sont plus dramatiques dans notre continent, bien que nous n’en soyons responsables, qu’à hauteur de 4% des émissions de Gaz à Effet de Serre Globales (GES).
Les Etats insulaires en développement de l’Afrique, comme mon pays, subissent ces effets, de manière extrême, tout en étant les moins outillés à y faire face.
Cependant, en dépit de tous ces défis, l’Afrique doit avancer et réaliser ses ambitions consignées dans les politiques et stratégies régionales et nationales, mais surtout dans les Contributions Déterminées Nationales (CDN).
Ainsi, l’organisation de ce Sommet Africain sur le Climat, dans ce beau pays, tombe à point nommé, pour redéfinir l’approche conventionnelle entre les pays du Nord et les pays du Sud, en mettant l’accent sur l’approche d’une responsabilité partagée, qui favorise le dialogue et met en évidence le potentiel de solutions collaboratives.
En ce sens, l’Afrique doit d’abord tirer profit de cette plateforme pour trouver des solutions innovantes, inclusives et durables, définies par nous et pour nous, et rechercher, ensuite, la collaboration pour une action climatique tangible, sur la planète.
Honorable assistance,
Mesdames et Messieurs,
Le continent africain est particulièrement impacté par les catastrophes naturelles.
Les Comores, pour prendre un exemple, subissent en moyenne chaque année d’énormes dommages et pertes causés par les séismes, les inondations et les cyclones tropicaux, évalués, chaque année à 5,7 millions de dollars américains.
Mon pays étant extrêmement vulnérable, nous avons entrepris plusieurs initiatives et programmes en faveur de l'atténuation des GES et de l’adaptation.
En matière d’atténuation, le secteur de l’énergie présente des potentiels importants, en particulier par le recours aux énergies renouvelables, dont l’éolienne, le photovoltaïque et la géothermie, pour la production d’électricité et la diminution de l’usage du bois de chauffe dans le résidentiel et l’industrie.
Ce secteur se retrouve également, dans le Plan Comores Émergentes 2030 nouvellement adopté, dont l’ambition est de faire des Comores d’ici 2030, un pays résilient aux chocs dans toutes les dimensions du développement durable.
Pour ce qui est de l’adaptation, aux Comores comme dans l’ensemble du continent africain, le secteur de l’Agriculture, durement impacté par la Covid-19 et la guerre en Ukraine, revêt également une importance capitale.
Les répercussions qui en découlent accentuent davantage la crise alimentaire que connaît le continent à l’heure actuelle.
Nous devons alors saisir l’occasion de ce Sommet, pour identifier les actions à mettre en œuvre en faveur d’un système alimentaire plus durable et plus résistant aux chocs, afin de garantir des moyens d’existence décents et une alimentation saine et durable.
Nous devons privilégier la protection sociale, l’innovation et la numérisation ainsi que des pratiques agricoles durables, préservant à la fois nos ressources naturelles, notre santé et le climat.
Mais, la protection et la préservation de nos ressources halieutiques doivent aussi être au centre de nos préoccupations.
C’est dans ce sens que la déclaration de Moroni, issue de la Conférence ministérielle sur l'Économie bleue et l’action climatique en Afrique, organisée en étroite collaboration avec la Commission de l’Union Africaine, la Commission Economique pour l’Afrique, l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature et la Commission de l’Océan Indien, a mis l’accent sur les Changements Climatiques, en reconnaissant le rôle primordial que jouent les mers et les océans, dans l'adaptation et l’atténuation.
Dans cet élan, nous appelons à une considération particulière des Etats insulaires Africains dans les négociations, en soulignant leurs spécificités géographiques et leur forte vulnérabilité face aux évènements extrêmes et aux différentes crises environnementales actuelles.
Nous plaidons, pour un soutien à l’initiative de la Grande Muraille bleue pour une économie bleue durable et régénératrice d’emplois, et lançons un appel pour un nouveau partenariat, à travers le renforcement de la coopération, des partenariats et des collaborations.
Nous suggérons, dans ce cas, la mise en place d’un panel de haut niveau pour une économie bleue génératrice et l’augmentation de l’aide financière d’adaptation promise, sachant que le montant de 86 milliards de dollars, par an, pour l’Afrique est trop faible pour surmonter les coûts actuels.
Nous plaidons également en faveur de l’opérationnalisation des mécanismes des fonds liés aux pertes et dommages, avec une flexibilité et une facilité d’accès, pour tous les pays vulnérables africains, particulièrement les Etats Insulaires en Développement.
Nous faisons aussi appel à un appui urgent, sur le renforcement de capacités, dans les transferts de technologies, et dans les mécanismes de transparence climatique, pour éviter les doubles comptages, dans les mesures d’atténuation.
Il est ainsi primordial, pour nous africains, de nous pencher sur la nécessité de nous approprier des technologies de pointe spécialisées dans la surveillance du climat, afin d’alerter à temps, nos populations sur les événements extrêmes.
Excellences,
Mesdames et Messieurs,
Je voudrais pour conclure, souligner que la menace mondiale du changement climatique et de la dégradation de l’environnement est sur le point d’exacerber le nombre déjà croissant, de situations d’urgence complexes, qui affectent les femmes et les jeunes de manière disproportionnée.
Je reste alors confiant que la Déclaration de Nairobi, reflétera certainement, notre solidarité africaine, à parler d'une seule voix, pour exprimer nos spécificités africaines.
Je suis surtout confiant qu’elle proposera de vraies solutions, aux grandes problématiques continentales et mondiales que l’on défendra également, lors de la COP28 qui se tiendra prochainement aux Emirats Arabes Unis, un pays qui mérite notre confiance, grâce notamment à l’engagement personnel, fort et constant de son Président, Son Altesse Sheikh Mohammed Ben Zayed Al Nahyane, en faveur de technologies novatrices susceptibles de contribuer à combattre efficacement le changement climatique.
Je vous remercie.