Midrand, Johannesburg, le 15 mai, 2023
Son Excellence, l’honorable Chef Fortune Charumbira Président du Parlement Panafricain et Cher Frère,
Mesdames et Messieurs les Vice-présidents du Parlement Panafricain,
Excellences, Mesdames et Messieurs en vos rangs, grades et qualités,
Permettez-moi, en premier lieu, d’exprimer en votre nom à tous, en celui de ma délégation et au mien propre, nos très sincères remerciements et notre profonde gratitude, au peuple et au Gouvernement sud-africains pour l’accueil convivial et l’hospitalité particulièrement chaleureuse qui nous sont réservés, depuis que nous avons foulé le sol de ce grand et beau pays frère.
Permettez-moi ensuite, de remercier également le Parlement panafricain à travers son Président, Son Excellence l’Honorable Chef Fortune Charumbira, pour l’honneur qu’il m’a fait, en m’invitant à participer à l’ouverture de cette importante Session parlementaire.
Je suis conscient, Honorables membres du Parlement Panafricain, de votre engagement et de votre détermination à œuvrer en faveur de la défense des intérêts des peuples africains.
C’est pourquoi, je mettrai tout en œuvre, pendant ma mandature, pour vous apporter l’appui et le soutien nécessaires, en vue de la réalisation de vos objectifs de paix, de stabilité, de développement et de renforcement de la démocratie et de l’état de droit, en Afrique, des idéaux partagés par notre Organisation continentale.
Honorable assistance,
Distingués Invités,
Mesdames et Messieurs,
Le 18 février dernier, lors du 36ème Sommet Ordinaire des Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union Africaine, qui s’est tenu à Addis-Abeba, le choix a été porté sur mon pays, l’Union des Comores, à travers ma modeste personne, pour présider aux destinées de notre Organisation continentale, pour l’année 2023.
C’est donc l’occasion pour moi, de saisir l’opportunité de ma présence, au sein de cette illustre institution africaine, devant cette auguste assemblée, pour renouveler mes remerciements à l’endroit de mes Pairs, pour la confiance qu’ils ont bien voulu m’accorder, en me confiant ces lourdes mais exaltantes responsabilités.
Je voudrais leur assurer, ainsi qu’à vous tous, ici présents, de mon engagement ferme, à travailler en étroite collaboration, avec tous les pays et toutes les institutions et organisations, dont le Parlement panafricain, pour plus de paix et de progrès, dans notre continent et à travers le monde, dans son ensemble.
Notre devoir commun, comme vous le savez tous, est d’aider notre Organisation à atteindre les objectifs qu’elle s’est fixés, dans son Agenda 2063.
Aussi, suis-je très heureux de votre présence nombreuse à l’ouverture de cette Session, ce qui témoigne de l’intérêt que vous portez aux relations de solidarité et de fraternité qui constituent la substance même de notre Organisation continentale.
Honorables membres du Parlement,
Je voudrais saisir cette opportunité pour vous féliciter pour le travail remarquable que vous menez, en faveur de la démocratie et de l’état de droit, mais aussi de la consolidation de nos institutions.
Ainsi, au moment où le monde est en pleine mutation, l’Afrique et les différentes institutions qui la composent doivent travailler, main dans la main, pour faire face aux multiples crises auxquelles le continent est confronté.
Notre continent qui regorge, en effet, de nombreuses ressources naturelles, d’une jeunesse instruite, dynamique et ambitieuse peut constituer l’un des plus grands marchés du monde dans les années à venir, si nous créons, dès à présent, les conditions appropriées, pour promouvoir un développement socio-économique harmonieux et durable.
Je suis alors heureux de voir qu’après la mise en place du NEPAD, le lancement de l’Agenda 2063, nous avons réussi à mettre en place la Zone de Libre Echange Continentale Africaine, et qu’elle est devenue notre priorité continentale.
La Conférence m’a été d’ailleurs, fixée, comme priorité, pendant ma présidence de l’Union Africaine, l’accélération de cette importante Zone de Libre Echange.
A cet égard, je ne peux qu’être rassuré et réconforté de voir notre Parlement accorder lui aussi, une importance capitale à cet outil, qui constitue pour notre continent, un réel levier de développement socio-économique, en faisant de la ZLECAF le thème de cette Seconde Session du Parlement Panafricain.
L’un des Pères fondateurs de l’Organisation de l’Unité africaine, Kwamé Krumah, dans l’Afrique doit s’unir, proposait déjà dans les années soixante, pour reprendre ses mots, « la mise en commun de nos investissements actuellement distincts, et qui concernent des projets nationaux semblables entre eux», permettant ainsi un «développement mutuel».
Aujourd’hui des décennies plus tard, ces propos se justifient encore davantage, car seule l’intégration de l’économie africaine permettrait, en un temps record, d’atteindre un niveau de développement élevé.
La ZLECAf permettra la mise en place d’un marché unique pour les marchandises et les services et facilitera la circulation des personnes, afin d’approfondir l’intégration économique du continent africain et conformément à la vision panafricaine d’une « Afrique intégrée, prospère et pacifique, dirigée par ses propres citoyens et représentant une force dynamique sur la scène mondiale».
Ainsi, en s’appuyant sur les initiatives de nos Etats et celles des Communautés Economiques Régionales, l’Afrique peut, éliminer progressivement les barrières tarifaires et non-tarifaires, et développer, ainsi, les échanges commerciaux dans le continent.
L’Afrique se doit donc d’être au cœur de la dynamique de développement économique en cours dans le monde, d’autant plus que nous avons les ressources naturelles et humaines appropriées, et que nous sommes en mesure de pouvoir accroitre nos productions et nos échanges intra continentales, mais aussi avec le reste du monde.
Nous devons, en tant que nations africaines, être en mesure de produire, de stocker mais aussi de transformer sur place, nos matières premières, si nous voulons éviter les ruptures de stocks et les pénuries de produits de première nécessité.
Nous devons nous y atteler avec force et détermination, si nous voulons être compétitifs sur les marchés internationaux et lutter efficacement dans nos pays contre le chômage et la précarité, qui sont le terreau des fléaux du terrorisme et des autres formes d’extrémisme.
Ainsi, en faisant de la ZELECAF le thème de cette Session parlementaire, le Parlement panafricain prouve, si besoin était, que les défis de notre continent sont bien pris en compte, et qu’il se joint, comme à l’accoutumée, aux efforts constants que déploie le continent pour l’opérationnalisation de ce marché.
Cette session revêt, alors, un caractère particulier, et nos efforts de développement devront s’articuler, entre autres, autour d’axes majeurs, tels que l’accélération de la ratification du traité de la ZELECAF, la garantie de l’autonomie d’exécution de sa feuille de route et sa mise en œuvre et l’intégration régionale notamment la liberté de circulation des biens et surtout des personnes.
Je suis confiant que notre étroite collaboration nous permettra de renforcer notre Parlement, de le rendre plus efficiente et plus visible auprès des peuples africains, avec des résultats beaucoup plus concrets.
Cependant, nos efforts pour plus de prospérité ne seront fructueux, sans la paix et la stabilité dans notre continent.
Or, force est de constater qu’outre les menaces terroristes, les changements anticonstitutionnels, les différentes crises dans notre continent, la guerre au Soudan est venue aggraver une situation sécuritaire déjà préoccupante, sur le continent.
Non seulement cette guerre crée le chaos dans ce pays frère, mais elle risque de déstabiliser une région déjà fragile, avec toutes les conséquences que cela peut avoir sur les peuples concernés.
Nous devons alors, sur cet aspect là également, unir nos efforts, et convenir des actions à mettre en œuvre, pour convaincre les belligérants de parvenir à un cessez-le-feu et de privilégier les négociations, pour un dénouement heureux et rapide de cette crise.
Permettez-moi de vous informer, dans ce sens, que je suis en contact avec les belligérants et que je compte pouvoir les convaincre de privilégier les négociations, pour pouvoir mettre fin à cette guerre entre frères, qui ne fera que nuire aux intérêts de notre continent.
Par rapport à la guerre russo-ukrainienne, je me suis entretenu au téléphone avec le Président ukrainien, Volodymyr Zelensky, et je compte en faire de même, avec le Président russe, Vladmir Poutine, pour que l’Afrique puisse apporter sa contribution, à la recherche d’une solution à cette guerre, qui non seulement secoue l’Europe, mais affecte également le monde entier et plus particulièrement notre continent.
Excellence Monsieur le Président du Parlement,
Honorables membres du Parlement,
Distingués Invités, Chers Frères et Sœurs,
Le continent africain a un bel avenir devant lui, en dépit des nombreux défis auxquels il est confronté.
Faisons face à ces défis, ensemble et unis, pour réaliser notre volonté commune de paix, de stabilité et de développement.
Je voudrais, pour conclure, souhaiter plein succès à vos travaux et émettre le vœu ardent de voir cette Deuxième Session Ordinaire de la Sixième Législature du Parlement Panafricain, contribuer à promouvoir la paix, la stabilité et le développement de l’Afrique.
L’Afrique une voix !
Vive l’Afrique !
Je vous remercie.